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ABADLA  LE GRAND GUIR
17 février 2011

Les crues subites de l'oued guir

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34L'Oued Guir porte le même nom depuis l'antiquité.Il semble qu'il ait été identifié par le * Ger * décrit par Pline,le récit de son expédition dans cette région désertique.Le voyageur romain un peu géographe, Suétone Plaunus, aurait réussi à traverser l’Atlas et serait parvenu au fleuve Ger (l’oued Guir)qui coule au milieu d'un désert poudreux, coupé de quelques roches brûlées, non loin des foret remplies d'éléphants, de fauves et de reptiles où les Canariens faisaient leur demeure.DuquerroyJeanPierre32La tradition orale et les écrits des auteurs latins rapportent aussi que la Vallée de l’Oued Guir était jadis remplie d’éléphants, ce qui suppose que la plaine d’abadla était couvertes de riches et abondants pâturages.L'Oued Guir, ce fleuve saharien prend sa source dans le prolongement du Grand Atlas qui forme la ceinture méridionale de la haute Moulouya.Il est l’un des plus grands et des plus puissants d’Afrique, non seulement par la puissance de son débit mais aussi par sa longueur.Enfin, pour qui connaît le Guir, ne s'étonnerait pas de cette appréciation prêtée à Ibn Khaldoun, qui aurait dit des oueds d'Afrique du Nord que le Guir est : «Aqtarouhoum nab'an wa akaloum naf'aan» (le plus grand en débit mais le moins utile).


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25L'oued Guir a été reconnu dans sa partie supérieure, par de nombreuses expéditions françaises,notamment par celle du combat de l'oued de guir du 18 Avril 1970 "Maktaa Roumi" qui a permis au général de Wimpfen, de tracer un excellent itinéraire de la province d'Oran jusqu'à ces régions alors peu connues.Une crue subite venait de gonfler le fleuve, large alors comme un bras de mer ; ses vagues écumantes bondissaient comme les flots d'une mer en courroux. »

19 Tout ce pays est remarquable par la richesse de ses cultures et l'abondance de ses pâturages toujours frais.On descendit le fleuve pendant deux étapes, et, le 15 avril, on arriva au point nommé Bahariat, ou la petite mer, parce que c'est la partie la plus large de cette riche vallée dont la fertilité est due aux crues périodiques d'une rivière qui, petite image du Nil, féconde de ses eaux des surfaces très étendues.

DuquerroyJeanPierre25Au centre de ces lagunes, et sur une étendue de 8 à 10 kilomètres, s'élèvent des dunes qui forment une espèce de grande place forte naturelle, où les Doui Menia s'étaient réunis avec leurs troupeaux et leurs richesses.En aval de Djorf Torba,l’oued débouche et traverse le défilé tortueux par lequel l'oued Guir franchit en une série de gorges encaissées le Chebket Menounat qui le sépare de la plaine d'Abadla, il devient le principe fertilisant de cette vaste plaine quaternaire en s’y attardant et on la pénétrant de ses multiples bras sinueux.Le Guir est un élément de vie,grâce à son eau et aux limons qu’il dépose.

Vers le coude du Batha de Mertouma,il coule majestueusement en faisant des nombreux méandres dans une plaine d’alluvions :La plaine d’Abadla ou des « petites mers »qui atteint jusqu’à 30 kilomètres de largeur au sud d’Abadla.

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Il amène des eaux droit jusqu’au abadla,le lit mineur de l’oued guir est bien marqué avec des affluents en nombre limité, il se divise en un très grand nombre de bras d’importance variable,la plupart non pérennes,formant une sorte de delta interieur.

DuquerroyJeanPierre36Les Doui-Menia ont défriché les parties basses, atteintes chaque année par la crue, qu'on appelle maader ou hebassa, mais ont laissé subsister de place en place les tamaris, ce qui donne à cette section de la vallée l'aspect inattendu d'un blocage.

Les maader ou hebassa sont ensemencés chaque année en céréales, des petits barrages et des seguias permettent de diviser le flot et d'étendre la submersion.Cette vaste plaine est mis rationnellement en valeur est elle couverte d’une foret assez dense ou les tamacées prédominent ainsi qu’une flore puissante de graminées et herbes de toutes sortes.

Ses crues saisonnières sont parfois dévastatrices mais charrient des limons rendant la plaine d' Abadla très fertile avec ses immenses champs de céréales sans compter les zones humides la plus fréquentée par les oiseaux migrateurs venus de différents pays.

Des microclimats divers font d’elle un paradis pour de nombreux animaux et un espace idéal pour les chercheurs car elle est parsemée de gravures rupestres datant de millions d’années, preuve qu’elle était, déjà, à l’origine, une région particulièrement riche et fertile.

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La pente générale y est très faible,les transports solides sont considérables,faisant disparaître le lit mineur à chaque saison des crues pendant laquelle le guir change de lit de manière fort capricieuse dans la plaine d'Abadla.

Le Guir ne coule plus ici que par intermittence lors des crues qui, d’une façon générale, viennent trois fois par an : en automne (octobre, novembre), au printemps (mars, avril) et en été (juin).

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Mais les eaux chlorurées apportées par l’oued Bouanane et Zelmou peuvent saturer çà et là le sol qui, l’été se blanchit d’efflorescences salines; il va sans dire que cette salure nuit grandement à la flore, n’y laissant pousser que des plantes à chameaux.

Entre ces deux crues principales peuvent s'intercaler d'autres petites crues beaucoup plus incertaines mais parfois très violentes. Le débit des crues varie en fonction de rythmes cycliques. Une typologie moyenne a pu être établie :

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- le débit moyen de la crue annuelle est évalué à 1 500 m3/seconde; celui de la crue décennale .à 2 500 m3/seconde;celui de 1a crue centenale à 5 000 m3/ seconde; celui de la crue millénale à 8 000 m3/seconde et celui de la crue catastrophique à l0 000 m3/seconde (1).La seule source d'eau abondante est fournie par l'oued Guir mais d'une façon beaucoup trop irrégulière pour satisfaire quotidiennement les besoins et pour récupérer ce potentiel hydrologique inexploité, une seule solution se présentait : construire un barrage afin de créer un lac artificiel emmagasinant les crues met permettant un emploi rationnel de l'eau.Le barrage se situe à Djorf Torba,à une quarantaine de kilomètres en amont d'Abadla.La cote de retenue normale de l'ouvrage se situe à 700 mètres, le thalweg étant à 680 mètres. Le barrage a été construit entre 1965 et 1969 et il possède ainsi une retenue de 360 millions de m3qui retient les eaux du plus grand réservoir artificiel en Algérie correspondant à un bassin subsaharien de 22 000 Km2,Aussi l'installation hydraulique ne se borne-t-elle pas à un seul barrage, A l'entrée de la plaine d'Abadla un deuxième barrage, appelé barrage de reprise,plus petit que celui de Djorf Torba,a été achevé en juin 1974.L'Oued Guir change plusieurs fois son non;après avoir reçu l'Oued Zousfana à Igli, on l'appelle Oued Saoura.Sa Vallée est une suite d'oasis et de villages, avec de l'eau abondante à chaque étape, et des ressources variées jusqu'au Gourara.Le voyageur allemand Rohifs dit qu'on l'appelle Ghaba (la foret) à cause de ses nombreux palmiers.Ses crues inspirent des sentiments contradictoires : à la fois la crainte pour les violentes dévastations possibles qu'elles peuvent causer aux biens et aux hommes mais font par contre l'objet d'invocations incantatoires pour les bienfaits qu'elles apportent à l'agriculture et par voie de conséquence pour leurs apports à la vie dans cette contrée aride. Ils iront alimenter notamment les nappes phréatiques du TOUAT et de ses environs (Adrar), du GOURARA (Timimoun) et du TIDIKELT (Aoulef). Captées ici, en partie par l'ingénieux système d'irrigation des «fogaras», système plusieurs fois millénaires, qui suscite l'étonnement et l'admiration des visiteurs étrangers.il peut atteindre jusqu'à mille km de parcours (en plein désert faut-il le préciser !). A titre de comparaison, le Chlef fait 750 km de long et le plus grand oued du Maroc, le Sebou 500 km. La légende fait du Guir un oued mythique surtout par la soudaineté de ses crues, les quantités fabuleuses et inattendues d'eau qu'il peut charrier en un temps à peine croyable.En effet, le spectacle est souvent grandiose et est d'autant plus saisissant que l'on ne peut imaginer que tant d'eau puisse se déverser d'un seul coup à travers de si grands espaces, en un décor aussi ingrat. Il est vrai que l'écoulement ne dure pas longtemps : la durée moyenne est évaluée à 82 jours/an, le débit de crue à 6 400 m3/s.

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